CHRONIQUES, ROMAN VENEZUELIEN

Juan Carlos MÉNDEZ GUÉDEZ

VENEZUELA

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Juan Carlos Méndez Guédez est né 1967 à Barquisimeto mais il a passé son enfance et sa jeunesse à Caracas. Il termine des études de Lettres à Salamanque et réside en Espagne depuis la fin des années 90. Auteur de nouvelles, de littérature pour la jeunesse, d’essais et d’une dizaine de romans.

La vague arrêtée

2017 : 2021

Un peu sorcière, adepte de cérémonies spiritistes sur une montagne lointaine au Venezuela, son pays, Magdalena vit à présent à Madrid. Elle accepte de réaliser des enquêtes, aime lire, écouter de la musique et vit, en principe, seule.

Elle est en pleine promenade culturelle à travers la France quand des gens bien informés sur elle la contactent. Celui qui la convoque depuis Madrid est un homme politique espagnol dont la carrière aurait dû avoir un bel avenir si une gaffe majuscule ne l’avait pas réduit au rôle de sous-fifre dans son parti et au gouvernement. Un homme bien rangé, avec six enfants sur les sept dont il est le père qui sont tout ce qu’il y a de plus recommandables, messes hebdomadaires et tenues impeccables, le souci c’est l’autre, Begoña, vingt quatre ans qui, après une longue fugue, se trouvait au Venezuela quand elle a disparu.

Magdalena accepte de retourner à Caracas, non sans avoir « purifié » le malheureux papa avec un peu de sorcellerie vénézuelienne.

Côté spiritisme, Maddalena n’est tout de même pas au top. Elle a un bon niveau, sans plus, et c’est suffisant pour l’aider dans ses enquêtes. L’ennui c’est plutôt la situation dans laquelle elle trouve Caracas : tout manque, on ne peut acheter dans les supermarchés que les jours qui correspondent au dernier chiffre du numéro d’identité, la presse et la télévision sont muselées, les morts « accidentelles » ne sont pas rares.

Par ailleurs elle découvre très vite que la recherche de Begoña devra se faire dans un milieu qui réunit la violence devenue endémique et la politique : un ancien ministre brutalement assassiné est à la source de son enquête, un ancien ministre et un instrument de musique.

L’enquête se fait au cœur d’une ville dans laquelle la misère, très visible, s’ajoute à des violences qu’on devine très proches. Ses pouvoirs se réveillent parfois, de façon intermittente, ils lui révèlent la face cachée de personnes, vivantes ou mortes, ce qui semble moins l’atteindre que le lecteur, intrigué de pénétrer ce monde inconnu de lui. Et aussi la face bien visible d’un pays où il est plus facile de se procurer un revolver qu’un kilo de café.

Au milieu de plusieurs services de renseignements (Begoña, ne l’oublions pas, est la fille d’un homme politique relativement important en Espagne), de policiers officiels, de voyous ou quasi voyous et de milices armées pro gouvernementales appelées Collectifs, les intérêts divergent, la méfiance est générale et la pauvre Madgalena doit se battre pour faire avancer ses recherches, elle a toutes les qualités pour ça, qualités qu’elle renforce quand il le faut grâce à ses dons, et Juan Carlos Méndez Guédez garde le cap, sans temps morts, avec parfois des pointes d’humour noir, un peu cynique, de bon aloi et, en prime, des promesses d’amours à venir.

La vague arrêtée, traduit de l’espagnol (Venezuela) par René Solis, éd. Métailié, 304 p., 22 €, version numérique, 14,99 €.

Juan Carlos Méndez Guédez en espagnol : La ola detenida, ed. Harper Collins, Madrid / Los maletines , ed. Siruela, Madrid.

Juan Carlos Méndez Guédez en français : Les valises, éd. Métailié. / Les sept fontaines, éd. Jean-Marie Desbois, Les Baux de Provence.

MOTS CLES : VENEZUELA / ESPAGNE / POLAR / POLITIQUE / SOCIETES / EDITIONS METAILIE.

Souvenir :

Saint-Etienne, octobre 2018.

*Voir sur AnnA les commentaires sur le roman Les valises :

et, dans la rubrique V.O., sur les nouvelles El vals de Amoreira :

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